[GRIF' en Peine] Envole-toi en paix, petit Krooaaa...
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Photo d'illustration
Ce lundi matin là, sur cette route là, j'aperçois au loin un petit amas de couleur noire sur la voie de droite. Dans ce cas, je me pose toujours la même question : est-ce vivant ou non? Je ralentis, je m'approche, c'est en vie. Un tout jeune corvidé. Blessé.
Le précédent, comment l'appeler, usager n'en avait quant à lui, pas fait plus de cas que d'un vulgaire papier gras. Sur une rue limitée à 30 km/heure, équipée de ralentisseurs, où peuvent surgir un enfant ou un chat, si tant est que l'on soit vigilant et que l'on respecte les limites de vitesse, distinguer un objet inerte d'un être vivant me parait possible. Pulvériser l'aile de l'être vivant ne me semble pas dénué d'intention de le faire. Passer son chemin c'est le revendiquer et s'en f...tre. Et c'est ce que je n'ai pas fait.
Personne derrière moi. Je m'arrête et mets mes feux de détresse. Un monsieur de ma connaissance promenant son chien me conseille de me méfier du bec robuste. J'apprendrai le lendemain qu'il a soigné et relâché plusieurs de ces animaux par le passé. C'est bon à mettre en mémoire. Quelqu'un de solidaire.
Je dispose toujours dans mon coffre d'une caisse de transport pour chat. Je m'en saisis, ainsi que d'un chiffon, et m'apprête à y introduire la petite bête dans l'intention de l'emmener chez le vétérinaire pour soins ou s'il est trop abimé, pour euthanasie. Krooaaa, "me" dit-elle, affolée par l'empêchement où elle se trouve de s'enfuir à tire-d'ailes. Il y a beaucoup de sang...
Un quidam m'apostrophe alors, me proposant de l'achever. Sur mon refus, il s'offusque que je dépense de l'argent pour un corbeau. Je réponds que l'usage de mon argent m'appartient. Il poursuit en m'accusant de créer un danger. Sur une rue, je le rappelle, limitée à 30, toute droite, warning allumés... Je le dispense de ses leçons de morale et lui recommande de passer son chemin. Ça commence à m'énerver. Durant toute la durée de l'incident, disons cinq minutes, pas une seule voiture n'est passée.
Nous sommes ici en présence de deux postures :
L'animal est un objet que notre autoproclamée toute puissance peut ignorer, maltraiter, éliminer. A fortiori les corvidés, victimes entre autres animaux liminaires de toutes les superstitions, et accusés de tous les maux que notre mauvaise gestion de l'environnement génère. Il existe des solutions sans cruauté pour limiter les effets de ce qui leur est reproché. Il y faut mettre davantage de bonne volonté et moins de haine.
Mon sentiment est tout autre. Je vois d'abord un plumage d'un noir très profond avec des reflets bleus. Un coeur qui bat. Un corps abîmé et qui souffre. Une peur qui se dit : Krooaaa. J'ai tout pour agir de manière bienveillante : le matériel, le respect, le soutien.
Le petit Krooaaa a été déposé à la clinique à neuf heures. Son aile gauche avait explosé... Il ne volera jamais. Sauf si... quelque part, il existe un paradis des corneilles.
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Je ne peux pas faire moins pour elle ou lui,
que de partager cette pétition :
https://www.change.org/p/la-direction-départementale-des-territoires-du-haut-rhin-stopper-la-chasse-aux-corvidés
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