[GRIF' En Peine] En hommage et adieu à tes beaux yeux, Chanel...
Ce portrait réalisé, voilà plus de douze ans, dans toute ton insondable beauté :
Douze ans qui t'ont vue perdre ton frère Coco, toujours dans tes basques, jeune intrépide victime d'un empoisonnement intentionnel à l'antigel...
Perdre ton ami Valentin, dont le coeur a explosé dans la fleur de son âge. Tu n'acceptais les remèdes incorporés à ta pâtée qu'en sa présence :
Perdre ton ami Smokey, si méfiant, soigné à distance d'un granulôme envahissant son cou, ce qui ne t'empêchait pas de te lover contre lui. Puis-je me permettre cette plaisanterie? Aurais-tu eu un faible pour les matous, ma chère?
Tous ont jalonné ta vie. Tous t'ont aidée à gravir une marche, à te reconstruire au sein du refuge qui vous abrite, vous les chats perdus. Aujourd'hui, ton dernier compagnon, celui qui te tenait chaud, c'est Charlie :
Tu as été hospitalisée lundi matin, entourée de tous les soins physiques et affectifs possibles par l'équipe vétérinaire. Ton état s'est dégradé. La couleur de ton sang présentait bien trop de blanc. Mardi, je t'ai apporté une petite bouteille de ton lait spécialisé préféré, ce qui t'a donné l'occasion, une dernière fois, de tenter de m'intimider d'un "chchch!!!" dénué de grande conviction toutefois. Un jeu depuis toujours entre nous. On m'a remis mercredi après-midi ta bouteille à moitié vide. Tu avais bu pendant la nuit. Et tu étais morte. On t'avait trouvée à huit heures dans la même position que sur cette photo volée la veille :
On y observe ta patte avant gauche, bien manucurée par ta vétérinaire Marie assistée de Fanny, un mois auparavant. (c'est que tu étais encore costaude alors!) Comme si, coquette que tu es, tu voulais bien présenter à l'heure de retrouver tes, ou pourrais-je dire nos chers défunts. Ton regard, comme sur la photo, perdu au delà... Au delà où tu vas, plus besoin de fuir, plus besoin de perdre. Ta mère et les mères des mères de ta mère ont mis bas dehors. De ventre en ventre, tu as tété autant de peur que de lait... À présent repose-toi, ma fuyante... =^..^=artine